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dimanche 1 juin 2025

Ces jeux vidéo qui parlent de dépression

 



Hola hola,

Je suis dépressive. Il y a plus joyeux comme début d'article, je le reconnais, mais c'était une information importante à partager. Parce que si j’écris cet article, c’est justement pour ça : pour expliquer à quel point les jeux vidéo m’ont aidée à mettre des mots (ou des images) sur ma dépression, à la dédramatiser et à avancer.

Je vous propose donc une sélection de jeux qui abordent, chacun à leur manière, cette thématique. Tous sont des jeux auxquels j’ai joué moi-même, et qui m’ont touchée.

1. Omori



“You are not your pain.”

Thèmes : dépression sévère, dissociation, trauma, suicide.

Omori est un RPG psychologique en pixel art inspiré d’EarthBound. Il alterne entre un monde imaginaire coloré (Headspace) et une réalité sombre et pesante. On y incarne Omori, un garçon silencieux, qui explore cet univers onirique peuplé d’ami·es étranges, d'aventures absurdes… mais aussi d’ombres, de souvenirs fragmentés, et de monstres mentaux.

Peu à peu, on comprend que ce monde est une échappatoire pour fuir un traumatisme profond. Le jeu parle de dépression sévère, de culpabilité, de peur de soi, mais aussi de pardon.

Ce qui m’a bouleversée, c’est surtout la culpabilité. Quand on est en dépression, on a souvent cette impression que c’est "notre faute", qu’on ne mérite pas d’aller mieux. Le jeu représente ça avec une justesse douloureuse mais précieuse.

2. Life is Strange / Before the Storm



“I wish I could stay in this moment forever. But then, it wouldn’t be a moment.” – Max

Thèmes : isolement, dépression adolescente, deuil, suicide.

Before the Storm raconte la rencontre entre Chloe Price et Rachel Amber. Deux ados, deux douleurs : la mort d’un père, un sentiment d’abandon, des trahisons familiales. Leur lien est fort, intense, parfois romantique, et profondément humain. Elles veulent fuir un quotidien étouffant.

Dans Life is Strange, on retrouve Max, ancienne amie de Chloe, qui revient et découvre qu’elle peut remonter le temps. Ensemble, elles cherchent à réparer ce qui a été brisé : la disparition de Rachel, l’amitié perdue, les erreurs du passé.

Les deux jeux forment une boucle : Chloe, brisée, tente de s’accrocher ; Max, hésitante, veut recoller les morceaux. C’est une exploration de la perte, du pardon, du destin.

J’ai été un peu moins touchée par ces jeux, mais je pense qu’ils parlent beaucoup à des adolescent·es en souffrance, en quête de sens et de repères émotionnels.

3. GRIS



Thèmes : deuil, dépression, reconstruction.

GRIS est un jeu muet, mais profondément expressif. On incarne Gris, une femme qui perd sa voix après un choc émotionnel. Elle chute dans un monde gris, fragmenté, symbolisant la perte.

En avançant, chaque couleur récupérée représente une émotion traversée : la colère, la tristesse, l’acceptation… Jusqu’à retrouver sa voix et se relever.

Pour moi, GRIS est une aide symbolique face au deuil, même si je n’en ai pas encore vécu. Il m’a permis de mieux comprendre, d’anticiper, et de ressentir une empathie sincère pour celles et ceux qui vivent cette perte.

4. Celeste



“This is it, Madeline. Just breathe. You can do this.”

Thèmes : anxiété, dépression, estime de soi, dissociation.

Dans Celeste, tu joues Madeline, une jeune femme qui veut escalader une montagne. Très vite, on comprend que la montagne est autant mentale que physique. Elle affronte ses peurs, son anxiété, son "double" négatif qui la sabote sans cesse.

C’est un jeu exigeant, qui peut frustrer — mais c’est justement là toute sa force. Il te pousse à continuer, à ne pas lâcher. Chaque échec est un pas de plus vers la maîtrise, vers l’acceptation de soi.

Madeline n’est pas parfaite. Elle est vulnérable, elle doute. Mais elle grimpe, tombe, remonte. Et j’ai trouvé ça incroyablement réconfortant. C’est un jeu qui m’a donné de la force.

5. Heavy Rain


« How far are you prepared to go to save someone you love? »

Thèmes : deuil, dépression masculine, culpabilité, effondrement émotionnel.

Heavy Rain raconte l’histoire d’Ethan Mars, père de famille traumatisé par la mort de son fils aîné. Deux ans après le drame, il est divorcé, dépressif, et tente de se reconnecter avec son second fils… qui va à son tour être enlevé.

Ce jeu pose la question de la culpabilité paternelle, de la dépression silencieuse chez les hommes, et de jusqu’où on est prêt à aller pour se racheter.

C’est un jeu narratif, parfois maladroit, mais qui met en scène un personnage masculin vulnérable, perdu, fatigué. Et rien que ça, c’est précieux.

Ethan est le reflet d’un effondrement intérieur que beaucoup taisent. J’y ai vu une souffrance très humaine, très sincère, que je n’attendais pas dans un thriller.


Ces jeux ne sont pas "tristes pour être tristes". Ils étaient justes a mes yeux, en tout cas dans ma dépression. Sensibles. Parfois crus, parfois poétiques, mais ils offrent tous une représentation nuancée de ce que peut être la dépression, le deuil, ou l’anxiété.

Pour moi, ils ont servi de miroir, de catharsis, de réconfort. Ils m’ont permis de me sentir moins seule. Et si vous vous retrouvez dans ce que je décris, peut-être qu’ils vous parleront aussi.

Les jeux vidéo ne guérissent pas. Mais parfois, ils aident à mettre un mot, une image, un souffle, sur ce qu’on vit. Et c’est déjà énorme.